Littérature
La littĂ©rature est l’ensemble des Ĺ“uvres Ă©crites ou orales auxquelles on reconnaĂ®t une valeur esthĂ©tique1 ; c’est un art exprimant un idĂ©al de beautĂ©. Grâce aux productions littĂ©raires, elle permet de manifester des Ă©motions et de rĂ©vĂ©ler aux lecteurs ou aux auditeurs ce qu’une personne a dans le cĹ“ur. La littĂ©rature vise Ă Ă©duquer, Ă communiquer des pensĂ©es, Ă influencer et mĂŞme Ă sĂ©duire. La littĂ©rature constitue un hĂ©ritage patrimonial et peut concourir Ă la prĂ©servation du patrimoine d’un pays, lorsqu’elle en souligne les valeurs, la culture et la civilisation.
Le mot littĂ©rature, issu du latin litteratura dĂ©rivĂ© de littera (la lettre), apparaĂ®t souvent au dĂ©but du xiie siècle avec un sens technique de « chose Ă©crite » puis Ă©volue Ă la fin du Moyen Ă‚ge vers le sens de « savoir tirĂ© des livres ». Aux xviie et xviiie siècles, il prend son sens principal actuel, Ă savoir l’ensemble des Ĺ“uvres Ă©crites ou orales comportant une dimension esthĂ©tique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littĂ©rature », AndrĂ© Gide) ou l’activitĂ© participant Ă leur Ă©laboration (ex. : « Se consacrer Ă la littĂ©rature »).
La littĂ©rature se dĂ©finit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou Ă©crite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littĂ©rature — dont les frontières sont nĂ©cessairement floues et variables selon les apprĂ©ciations personnelles — se caractĂ©rise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthĂ©tique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dĂ©passant ainsi la communication utilitaire limitĂ©e Ă la transmission d’informations mĂŞme complexes. Aujourd’hui, la littĂ©rature est associĂ©e Ă la civilisation des livres par lesquels nous parlent Ă distance les auteurs, mais elle concerne aussi les formes diverses de l’expression orale comme le conte (en plein renouveau depuis une trentaine d’annĂ©es[Ă©vasif] dans les pays occidentaux), la poĂ©sie traditionnelle des peuples sans Ă©criture — dont nos chansons sont les lointaines cousines — ou le théâtre, destinĂ© Ă ĂŞtre reçu Ă travers la voix et le corps des comĂ©diens. La technologie numĂ©rique est cependant peut-ĂŞtre en train de transformer le support traditionnel de la littĂ©rature ainsi que sa nature.
Le concept de littĂ©rature a Ă©tĂ© rĂ©gulièrement remis en question par les écrivains comme par les critiques et les thĂ©oriciens : c’est particulièrement vrai depuis la fin du xixe siècle oĂą l’on a cherchĂ© Ă redĂ©finir — comme pour l’art — les fonctions de la littĂ©rature (par exemple avec la notion d’engagement pour Sartre, Qu’est-ce que la littĂ©rature ?) et sa nature (rĂ©flexion sur l’Ă©criture et la lecture de Roland Barthes ou Ă©tudes des linguistes comme Roman Jakobson) et Ă renouveler les critères esthĂ©tiques (du « Il faut ĂŞtre absolument moderne » de Rimbaud au nouveau roman en passant par le surrĂ©alisme, par exemple).
Il reste que, riche de sa diversitĂ© formelle sans limites autant que de ses sujets sans cesse revivifiĂ©s qui disent l’humaine condition, la littĂ©rature est d’abord la rencontre entre celui qui, par ses mots, dit lui-mĂŞme et son monde, et celui qui reçoit et partage ce dĂ©voilement. La littĂ©rature apparaĂ®t donc comme une profĂ©ration nĂ©cessaire, une mise en mots oĂą se perçoit l’exigence profonde de l’auteur qui le conduit Ă dire et se dire2.
> Source Wikipédia